Le Père Henry vient de nous quitter après une longue maladie accompagnée d'un long silence. Il naquit le 1er mars 1906 à Louvain, ville du 'Collège des trois langues' devenu plus tard le modèle du futur Collège de France. Il est donc issu du milieu louvaniste imbu d'une longue tradition humaniste qui remonte à Erasme - en effet, celui-ci trouva le plaisir d'y séjourner à plusieurs reprises (1) - voire même jusqu'à Guillaume de Moerbeke, cet helléniste extraordinaire du XIIIe siècle dont l'autorité linguistique n'a pu échapper à saint Thomas d'Aquin. Le Père Henry commença ses premières études à Oxford, cet autre centre célèbre de la culture classique, pour en revenir à sa ville natale où il poursuivait et acheva ses études d'humanités classiques.
Très jeune, il entra au Noviciat des Pères Jésuites belges à Arlon le 23 septembre 1923. Après le noviciat, il regagna Louvain pour ses études de philosophie en 1927 et, pendant trois ans à partir de 1930, il fait des études littéraires à la Sorbonne. En 1933, il retourne de nouveau dans se ville natale pour étudier la théologie au scolasticat des Jésuites de la Rue des Récollets. Un an après son ordination Sacerdotale en 1936, il retourne à Paris et, en 1938, il reçoit à la Sorbonne son titre de Docteur ès Lettres. Son esprit curieux l'amène pour un court séjour à Beyrouth où il consacre son temps à des études orientales.
Comme toutes les voies mènent à Rome - 'omnes viae Romam ducunt' -, il passe deux années dans la Ville Eternelle pour obtenir son titre de Docteur en Théologie à l'Université Grégorienne. Dès son arrivée, il se met au travail: la machine à écrire sur son bureau remplis de livres - on en trouve aussi par terre - il commence a rédiger se thèse en tapant avec une rapidité qui émerveilla ses confrères. Dans le même temps, il prépare une Licence en Ecriture Sainte à l'Institut Biblique de Rome dirigé par les Jésuites, mais ses études ne prennent pas fin pour autant. Suit un nouveau séjour â Paris où il sera bientôt diplômé de l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Pour se perfectionner encore, Il suit des cours d'archéologie grecque et proche-orientale à l'Ecole du Louvre (2). Ses deux principaux points d'attache demeurent donc Louvain et Paris que ses confrères belges considèrent volontiers, en plaisantant, comme faisant partie de la "Grande-Belgique".
Ses études une fois achevées, le Père Henry est nommé professeur de dogme au Scolasticat des Jésuites Belges à Louvain à une époque où la séparation linguistique n'a pas encore eu lieu chez ces derniers. C'est là qu'il aura comme collègue et comme recteur le Père Jansens, élu général de la Compagnie de Jésus au lendemain de la deuxième guerre mondiale.
C'est en novembre 1944 que commence sa carrière de professeur à l'Institut catholique de Paris où - succédant au Père Yves de Montcheuil - il est nommé professeur de théologie dogmatique spéciale et il n'abandonnera son poste que le 31 octobre 1968 à la suite de sa maladie. Cependant, il garde ses attaches avec la Faculté des Jésuites de Louvain où il enseigne l'exégèse du Nouveau Testament (entre 1947 et 1949). Plus tard encore, il y retournera régulièrement tantôt pour revoir ses confrères et amis tantôt pour donner des cours spéciaux en théologie.
Bientôt, ses activités de professeur s'étendent vers les pays anglo-saxons: il est invité à donner de nombreux cours en Angleterre et aux Etats-Unis. Il devient en 1957 "Fulbright Visiting Professor' à la Faculté des lettres classiques et à la Faculté de philosophie de l'Université d'Etat d'Iowa ainsi qu'à la Faculté de philosophie de l'Université de Pennsylvanie (Philadelphie). Deux universités - celle de Santiago et celle de Dublin - lui conféreront le titre de "Doctor honoris causa".
Lorsque le Père Henry commence son enseignement, il possède un bagage scientifique considérable, embrassant la philosophie, la théologie, l'exégèse biblique, la philologie classique; il est auteur de plusieurs ouvrages importants qui laissent déjà deviner les orientations principales de sa vie de philologue et de chercheur: "Plotin et l'Occident", ouvrage couronné par l'Académie française (3), "Recherches sur la 'Préparation évangélique' d'Eusèbe et l'édition perdue des oeuvres de Plotin publiée par Eustachius", travail couronné par l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres (4), "La vision d'Ostie" - sa thèse de doctorat ès Lettres (5). Et l'on peut dire que, dès le départ, le néoplatonisme - surtout dans ses deux représentants, Plotin et Marius Victorinus (6) - constituera désormais son centre d'intérêt et déterminera le champ principal de ses investigations historiques.
Cependant, le Père Henry s'intéresse avant tout à Plotin: ce sont d'ailleurs les travaux dans ce domaine qui lui vaudront une réputation internationale. Pourquoi précisément Plotin? Quelle était la motivation profonde du travail entrepris par le Père Henry? Il ne faut pas l'oublier: le Père Henry est avant tout un théologien: un théologien de 'métier' qui enseigne 'oralement' et, de cet enseignement oral, il nous a laissé plusieurs témoignages sous forme de cours polycopiés (7). Mais c'est aussi un théologien qui s'intéresse à la mystique sous l'impulsion du milieu d'où il est issu et dans lequel il vit. Il consacre un ouvrage important au grand mystique flamand Ruysbroek (8). Mais il est permis de soupçonner dans son "engouement" pour la mystique avant tout l'influence de saint Augustin qui le conduit tout droit vers Marius Victorinus et, à travers lui, vers Plotin dont celui-ci n'était que l'interprète.
Ce goût pour la mystique, le Père Henry le tient sans doute aussi de deux de ses confrères de Louvain: le Père Scheuer, plus effacé, et le Père Maréchal qui, par une série d'études riches en considérations métaphysiques s'attaque sérieusement aux problèmes des mystiques païens et chrétiens (9). Ce dernier consacre un chapitre important au mysticisme de Plotin: "Le 'seul à seul' avec Dieu dans l'extase, d'après Plotin" (10). Maréchal cherche aussi à déterminer l'influence de la mystique plotinienne sur la mystique chrétienne, surtout sur saint Augustin. Tout en soupçonnant une influence hindoue à l'inspiration générale de l'oeuvre de Plotin, il montre clairement les implications métaphysiques qui amènent un saint Augustin à faire de larges emprunts aux doctrines plotiniennes.
En fait, le Père Henry ne pouvait pas demeurer indifférents devant les perspectives que lui ouvraient les considérations d'un grand métaphysicien comme le Père Maréchal. Et voici que la 'Vision d'Ostie' apparaît à ses yeux comme un des traits d'union les plus profonds entre Plotin, grand mystique païen et saint Augustin, grand mystique chrétien. Le 'seul à seul avec Dieu' d'Augustin - malgré la présence de Monique sa mère - est une invitation pour le philologue à retrouver la présence de Plotin dans un récit d'envolée mystique chrétienne: la vision d'Ostie conduit le Père Henry aux Ennéades, aux traités 'Sur les hypostases' et 'Sur le beau' (11). Et, bien que théologien chrétien, il ne trouve point choquant de constater - après avoir soumis les passages à une analyse philologique - "qu'une aussi belle page que le récit de la vision d'Ostie soit directement inspirée des 'Ennéades'." (12) Mais d'autre part, il n'est pas inexact d'affirmer que c'est son admiration pour saint Augustin - et pour tout ce que celui-ci représente pour le théologien - qui fait grandir en lui l'estime et l'intérêt pour Plotin dont l'étude historique et philologique demeurera l'oeuvre principale de sa vie.
Pour les spécialistes du néoplatonisme c'est évidemment l'édition critique des oeuvres complètes de Plotin, les 'Plotini Opera' (13) - entreprise en collaboration avec H. -R. Schwyzer après la guerre et dont le tome I vit le jour en 1951 - qui constitue l'apport principal à l'étude de ce grand penseur de l'Antiquité tardive. Toutefois, cet important projet a déjà été préparé par les 'Etudes plotiniennes' dont les deux premiers tomes comprenaient les travaux préliminaires à l'édition critique (14). Dans la Préface de ce recueil, le Père Henry définit clairement son intention et son programme de travail concernant Plotin:
'Aussi longtemps - écrit-il en 1937 - que l'on n'a pas constitué - ou reconstitué - le texte de Plotin, achevé l'inventaire de ses oeuvres, dépouillé son vocabulaire; aussi longtemps que l'on n'a pas fait revivre l'école de Rome, décrit l'enseignement du maître et retrouvé la genèse de ses écrits, on ne peut guère espérer étreindre sa doctrine, remonter jusqu'aux sources, littéraires ou vivantes, de sa pensée, ni mesurer l'étendue et la profondeur de son influence." (15)
Le Père Henry se propose alors de 'forger' quelques uns de ces instruments. S'il réussit à nous en fournir une partie importante, la plus indispensable: à savoir le texte même de Plotin, c'est à d'autres qu'incombera - sous son impulsion - la tâche considérable de dresser la liste complète du vocabulaire plotinien et de retracer les divers aspects passionnants de la 'schola Plotini' (16).
L'on sait, une partie importante de l'oeuvre du Père Henry est le fruit d'une longue et intense collaboration avec, d'abord, le professeur Schwyzer et, plus tard, avec Pierre Hadot pour Marius Victorinus. Si le Père Henry a donc commencé seul la description des manuscrits du 'Corpus Plotinianum' en 1932 et la collation des manuscrits en 1936, à partir de 1946, il va passer chaque année plusieurs mois en Suisse, en compagnie du Professeur Schwyzer, pour préparer activement l'édition des oeuvres complètes de Plotin (17). Cette collaboration entre un protestant et un jésuite était déjà considérée à l'époque comme un bel exemple d'oecuménisme et, malgré la longue maladie du Père Henry, elle s'est poursuivie pratiquement jusqu'à la fin de sa vie. C'est lui-même qui nous en témoigne. En effet, dans une notice - rédigée en anglais d'une main fatiguée et tremblante - qu'il nous avait adressée l'an dernier pour annoncer la publication de 'Plotini opera, Ed. minor', il tenait à ajouter avec une fierté teintée de nostalgie de celui qui évoque un passé plein de souvenirs: "This puts an and to 41 years of excellent collaboration between Dr. Schwyzer and myself."
Parallèlement au travail du philologue qui tend à reconstituer les textes de Plotin et à les comparer avec des passages analogues que l'histoire littéraire lui avait fournis, le Père Henry essaie de déterminer aussi la place de Plotin dans l'histoire de la pensée (18). Pour lui, l'importance considérable de Plotin dans l'histoire de la philosophie ne tait aucun doute, mais, à son avis, son importance est encore plus grande dans le domaine de la théologie et dans l'évolution des courants mystiques (19). D'emblée, le Père Henry se place au dessus du plan purement philosophique, il voit en Plotin le grand théologien et le grand mystique dont l'influence sera 'Incalculable' sur la mystique chrétienne, aussi bien en Occident qu'en Orient (20). Et dans cette évaluation, le Père Henry n'a tait que rejoindre son célèbre confrère, le Père Maréchal (21).
Il n'est peut-être pas exagéré de dire que, si le Père Henry s'intéressa tant à Plotin c'est avant tout pour montrer l'influence de ce dernier sur la pensée théologique et mystique chrétienne. Car, il ne faut pas l'oublier, il est avant tout un théologien catholique (22). Tout en essayant de délimiter ce que Plotin doit dans n pensée aux grands philosophes de l'Antiquité comme Socrate (immatérialité et immortalité de l'âme, identité entre vertu et connaissance) et Platon (distinction entre le monde de l'éternité et le monde du temps, transcendance absolue de Dieu qui est au delà des Idées et de l'Etre), il montre en mime temps l'accord et le désaccord fondamental qui existe entre les 'dogmes' du platonisme et ceux du christianisme (23).
Déjà, dans une communication faite en 1937 à l'Académie royale de Belgique, le jeune Père Henry explique son intention et trace tout son programme: réétudier les doctrines plotiniennes à la lumière de l'enseignement oral de Plotin afin de déterminer avec rigueur leur influence sur les Pères de l'Eglise (24). Le souci de reconstituer l'enseignement oral de Plotin le poursuit pendant toute n carrière, jusqu'à la mort, ainsi qu'en témoignent les dernières notices qu'il nous avait transmises l'an dernier. Cet enseignement oral consiste avant tout en une série d'apories que Plotin aurait découvertes et mises en lumière en lisant et en commentant les 'Catégories' d'Aristote. Dans plusieurs publications dont la dernière précède de peu de temps n mort (25), le Père Henry essaie de les reconstituer à partir d'un ouvrage perdu de Porphyre sur 'XII Libri ad Gedallum' dont les extraits se trouvent dans les oeuvres de Dexippe et de Simplicius.
Si l'enseignement oral de Plotin l'intéresse tant c'est que Plotin, selon le témoignage de Porphyre, passa à Rome une période assez considérable de ses activités de maître sans rien écrire. Il eut été impensable que des années d'enseignement de pareil maître demeurent sans aucune trace dans la mémoire de ses disciples. Aussi bien n'est-il pas surprenant de voir le Père Henry mener des analyses philologiques très subtiles pour dégager les paroles du maître dans les écrits de ses disciples. Mais c'est avec une singulière curiosité qu'il s'intéresse aux dernières paroles de Plotin, telles qu'elles se trouvent rapportées par Porphyre, paroles qui, cependant, demeurent pour nous énigmatiques non seulement a cause de leur contenu, mais également en raison des trois traditions manuscrites différentes qui nous les avaient léguées.
Avec sa simplicité et avec son honnêteté intellectuelle de philologue et d'historien, le Père Henry se contente de formuler dans ses conclusions une simple 'doxa', mais qui exprime admirablement ses vues sur Plotin, En effet, si son interprétation des dernières paroles de Plotin est fondée - pense-t-il -, il en ressort que:
"...l'unité de cette vie, les correspondances profondes entre l'expérience spirituelle, les écrits, l'enseignement oral, apparaissent plus clairement, mais surtout l'image que nous nous faisons de la bonté de Plotin, de sa sollicitude pour l'avancement de ses disciples dans les voies de l'union divine, prend, par un tout petit trait, un contour plus net. S'il disait à Eustochius avec une sorte de douce impatience 'Je t'attendais encore' c'était pour lui confier son testament spirituel: 'Efforcez-vous de faire remonter le Dieu qui est en vous jusqu'au divin qui est dans l'univers' " (26).
Ce texte est aussi en quelque sorte l'autobiographie du Père Henry: il voyait en Plotin un modèle. La vie du Père Henry était aussi celle d'un enseignement oral plein de bonté et de sollicitude à l'égard de ses étudiants et poursuivi jusqu'au moment où sa maladie lui imposa le silence et interrompit des travaux Si importants et laborieusement entamés en collaboration, comme s'il avait déjà en quelque sorte pressenti que la lourde tâche qu'il avait entreprise allait dépasser ses forces. Déjà à l'époque où sa maladie commença à faire sentir ses effets, il chercha des évasions en donnant souvent des cours de "Summer Session" dans plusieurs Universités américaines. A la demande d'un curieux qui l'avait interrogé un jours au sujet du contenu de ses cours, il répondit avec un léger embarras: "J'enseigne le français..."
Le dernier contact que nous avons eu avec le Père Henry remonte au 20 février 1984. A son rapport d'activité, il joignit le faire part de la célébration de ses soixante ans de vie religieuse dans la chapelle de l'Oude Abdij de Drongen, maison du Troisième an des Pères jésuites flamands où il s'est retiré ces dernières années. Un de ses derniers voeux était que la Société des Etudes Néoplatoniciennes soit informée de son jubilé de religieux. Son testament spirituel contient l'expression d'un attachement affectueux à ses amis et ses supérieurs religieux (27) et l'expression d'un abandon filial à la miséricorde de Dieu.
Le testament de l'érudit qu'il était concerne toujours l'oeuvre inachevée mais continuée jusqu'à la fin de sa vie, à savoir l'enseignement oral de Plotin: "I am working on the 9 last 'aporiai' ... if I die, the work on fragments will be published by Prof. Jan Gijsel of UFSIA, 13 prinsstraat, Antwerpen 2000, Belgium."
Depuis quelque temps, il pressentait déjà la mort qui nous l'a arraché le 8 août. La Section francophone d'Europe de l'I.S.N.S. se joint à ses confrères et amis dans le deuil avec la certitude que son oeuvre - bien que longtemps interrompue et inachevée - rendra des services inestimables à quiconque veut suivre les traces du grand maître que fut Plotin.
(1) Cf. L. GAUTIER VIGNAL, Erasme 1466-1536. Park 1936, p. 70, 72-76, 185-186, 192-175, 301. Paris et Louvain demeuraient pour Erasme les deux principaux pôles d'attraction, mais ses préférences allaient à Louvain dont il dit: "Je n'ai jamais vécu aussi complètement selon mes goûts". Cf. p. 195.
(2) L' encyclopédie 'Catholicisme. Hier-Aujourd'hui-Demain' (publiés sous la direction de G. Jacquemet, Paris 1962), consacra un article au Père Henry, voir t. V, col. 625-626. Nous devons à cet article une partie de nos renseignements biographiques.
(3) Plotin et l'Occident, Firmicus Maternus, Marius Victorinus, Saint Augustin et Macrobe. (Spicilegium Sacrum Lovaniense, t. XV), Louvain 1934, 292 pp.
(4) Bibl. de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, Sciences religieuses, t. L, Paris 1935, XII-144 pp.
(5) Comme son confrère, le Père Charles Boyer, il s'intéressa vivement à cet événement mystique de la vie de saint Augustin raconté par celui-ci dans ses 'Confessions' (IX, c. 10), événement qui, d'après le Père Henry, devait profondément marquer toute la vie et l'oeuvre de l'Evêque d'Hippone. Cf. La vision d'Ostie, sa place dans la vie et l'oeuvre de saint Augustin, Paris 1938, 130 pp.; cf. spécialement p.125-127.
(6) Cf. MARIUS VICTORINUS, Traités théologiques sur la Trinité. Texte établi par Paul Henry, introduction, traduction et notes par Pierre Hadot. T. I-II, Paris 1960 ('Sources Chrétiennes' n' 68-69). Plus tard, verra le jour, grâce encore à la collaboration de Pierre Hadot, 'Marii Victorini Opera, Pars prior. Opera theologica. (Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, vol. 83), Wien 1971.
(7) Ainsi un cours polycopié sur la Trinité (De Trinitate), sur le Verbe Incarné (De Verbo incarnato), un commentaire théologique de l'Epître aux Romains.
(8) La Mystique trinitaire du Bienheureux Jean Ruusbroeck, 1952.
(9) Cf. J. MARECHAL, S. J., Etudes sur la psychologie des mystiques, (Museum Lessianum, Section de Philosophie, n° 2 et 19), Bruxelles-Paris, T. I (1924), VIII-267 pp.; T. II (1937), X-556 pp. - Le Père Maréchal, décédé en 1944, est également auteur d'un ouvrage philosophique fondamental: Le point de départ de la Métaphysique', en 6 volumes (1922-1926). - Pour l'influence du Père Scheuer, cf. D. J. SHINE, S. J., An Interior Metaphysics. The Philosophical Sythesis of Pierre Scheuer, S. J., Weston 1966.
(10) Cf. J. MARECHAL, S. J., Etudes sur la psychologie des mystiques, Paris-Bruxelles 1937, t. II, p. 48-87.
(11) Cf. La Vision d'Ostie, p. 15 svv.
(12) Cf. Ibid., p. 33.
(13) Cf. P. HENRY - H. R. SCHWYZER, Plotini Opera, I, II, III, Paris et Bruxelles 1951, 1959, 1973.
(14) Etudes plotiniennes, I. Les états du texte de Plotin, Paris 1938, XXVIII-426 pp.; II: Les manuscrits des Ennéades, 2e éd, Paris 1948, XLVII-383 pp.; III: L'enseignement. oral de Plotin sur les 'Catégories' d'Aristote d'après Dexippe et Simplicius (en préparation en 1973).
(15) Cf. Etudes plotiniennes, I, p. IX.
(16) Cf. J. H. SLEEMAN (Ý) et. G. POLLET, Lexicon Plotinianum, Leiden-Leuven 1980, X pp. 1164 col. - Toutefois, le P. Henry a pu participer activement à la réalisation de ce lexique. Cf. ibid. p. VI-VII. - Pour l'enseignement de Plotin et son école, on consultera désormais l'excellente étude de Marie-Odile Goulet-Cazé: 'L'arrière-plan scolaire de la 'Vie de Plotin,' dans 'Porphyre, La Vie de Plotin', I, Paris 1982, p. 229 svv.
(17) Cf. Plotini Opera, t. I, Préface, p. IX.
(18) Cf. The Place of Plotinus in the History of Ideas, dans S. McKENNA et B. S. PAGE, Plotinus. Introduction by P. HENRY, Londres 1956.
(19) 'Plotinus holds a very important place in the history of thought, important in philosophy, more important in theology and in the development of mysticism." Cf. ibid., p. XXXV.
(20) "If the influence af Plotinus on the Christian mysticism of the West and of the East was incalculable, it remains true nevertheless that the principal and specific source of Christian mysticism is the Biblical revelation." Cf. ibid., p. LXXI.
(21) Cf. J. MARECHAL, S. J., Etudes sur la psychologie des mystiques, T. II p. 48-87. - L'influence du P. Maréchal sur le Père Henry est évidente aussi lorsque ce dernier voit dans le fondement de la religion "un besoin d'infini" ou lorsqu'il dit que la "religion est ... avant tout une mystique".
(22) Il l'a affirmé clairement dans ses études sur 'La religion dans l'histoire' (1945), 'Le problème religieux' (1946). Cela ne l'empêche pas d'être parfois à l'avant-garde de l'oecuménisme. Cf. Contre le 'Filioque', dans 'Irénikon' (Chevetogne), 1975, nû 2, p. 170-177.
(23) 'On these three 'dogmas' Christianity and Platonism at once agree and disagree with a tension between them which would be unthinkable without the existence of a deep-rooted affinity.' Cf. The Place of Plotinus -, p. XL. - L'un des principaux points de divergence entre les 'prétentions orgueilleuses de Plotin" et la doctrine chrétienne est précisément la nature de la contemplation de la divinité qui, selon la doctrine chrétienne, est une grâce.' Cf. La Vision d'Ostie, p. 124.
(24) 'Mais c'est surtout la doctrine de Plotin lui-même et de son école et l'influence de cette doctrine sur les Pères de l'Eglise qu'il faudra avec soin réétudier, à la lumière aussi de ses conférences. L'existence d'une doctrine religieuse dans Plotin reste un point d'interrogation. Ses écrits sont empreints d'un rationalisme assez poussé, mais un fort courant mystique, parfois très proche des croyances populaires, les traverse.' Cf. P. HENRY, Vers la reconstitution de l'enseignement oral de Plotin, dans 'Académie royale de Belgique, Bulletin de la Classe des Lettres', Bruxelles (séance du 7 juin 1937), T. XXIII, 6, p. 342.
(25) The oral teaching of Plotinus, dans 'Dionysius' VI (1982), p. 5-12.
(26) 'La dernière parole de Plotin' dans 'Studi Classici e Orientali', Pisa 1753, vol. II, p. 130. - N'oublions pas que son confrère au XVIe siècle, Robert Bellarmin, le futur cardinal et saint qui, très jeune, fit un séjour remarquable à Louvain (1569-1576), nous légua une admirable méditation sur les sept poroles du Christ: 'De septem verbis a Christo in cruce prolatis libri II' (Antwerpiae 1618)
(27) Rappelons la dédicace de la 'Vision d'Ostie' à son supérieur religieux, le Père Victor Le Cocq: "Patri Victori Le Cocq Filius Gratus D. D."